Un récit publié à la fin du XVIème siècle raconte qu'en 1235, un naufragé écossais, Patrick Walton, vint s’échouer en baie d’Aiguillon à une demi-lieue de port Esnande. Il fut recueilli par les habitants de la région et s’y installa.
Sans ressource, il décida de reprendre ses activités habituelles, notamment la chasse aux oiseaux de mer. Des filets étaient tendus sur le littoral entre des piquets de bois enfoncés dans le sol. Le chasseur eut la surprise de constater l’envahissement de ses poteaux par de nombreuses petites moules dont il observa la rapide croissance.
Par la suite, il lui apparut plus profitable de capturer des moules et de les engraisser plutôt que de chasser les oiseaux. Il aurait de cette façon inventé les premiers parcs à moules sur bouchots.
Longtemps, cette technique d'élevage sur bouchots ne s'est pratiquée que sur la côte atlantique française, région où le naissain se fixe naturellement sur les pieux. La production de moules s'accroissant, elle est pour la première fois réglementée en 1681 par Colbert.
La moule est probablement recherchée et mangée par l'homme depuis la préhistoire.
On connaît sur certains littoraux d'Amérique du sud des amas considérables de millions de coquilles vides laissées par les Amérindiens qui les mangeaient.
Il semble que la coquille de moule, qu'on a trouvée sur divers chantiers de fouilles préhistoriques, ait pu très tôt servir de cuillère.
La deuxième moitié du 19ème siècle voit le véritable essor de la Mytiliculture, sur la côte Atlantique, de la Vendée à l'estran d'Oléron.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans la région du mont Saint Michel, on tenta la culture des moules selon différentes méthodes (sur planches ou pierres), mais les résultats n'étaient pas satisfaisants.
C'est en 1954, au Vivier sur mer, qu'est née la mytiliculture en Baie du Mont-Saint-Michel. Cette nouvelle activité s'est rapidement développée grâce à des conditions de milieu tout à fait favorables.
Très rapidement ensuite les essais en baies de St Brieuc, de la Fresnais et de l’Arguenon dans les Côtes d’Armor furent eux aussi concluants.
La mytiliculture sur bouchots est apparue sur la côte est du Cotentin en 1956. Mais c'est à partir de 1963, sur la côte ouest, que cette culture va rapidement se développer notamment dans les régions d’Agon et de Pirou.
Il pourrait venir de bout choat, mot d'origine irlandaise désignant les installations de Patrick Walton.
Le mot pourrait avoir une autre origine, plus crédible, le bouchot étant le nom patois d'une forme de piège immergé fait de filets et pieux ou planches utilisé pour capturer ou braconner l'anguille dans le marais poitevin ou ailleurs. Ce mot dérive probablement du mot "boucher" car il désignait aussi parfois la sortie d'une retenue d'eau.
Une autre possibilité est que ce nom était aussi donné à un système de piège constitué de filets accrochés à des alignements de pieux formant un entonnoir en "V" conduisant les poissons dans une nasse qui "bouchait" la sortie, y enfermant les poissons qui cherchaient à gagner le large à marée basse.
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